samedi 23 février 2008

Ville chaos

Que peut l’architecture dans un univers provisoire et pressé et à l’échelle des déplacements humains ?

Dans son livre Le temps sauvage et incertain, Patrice Goulet critique les banlieues du mouvement moderne, imposées par la force et inventées pour contrôler, elles n’ont réussit qu’à déchirer.

Selon lui, il est inutile de canaliser le chaos, l’aléatoire et la congestion urbaine, les barrages sont emportés et provoquent alors de plus grands remous.

La méthode a adopter serait plutôt celle du judo : faire dévier le dynamisme, catalyser les forces en présence.

L’accélération du temps nous oblige à une plus grande fluidité et plasticité. On observe d’ailleurs dans la ville une multiplication des actions « hors normes » qui ont des résultats plus positifs que la planification rationnelle.

« C’est dans les interstices, les franges qui ont échappé à la rage de la planification que la ville a pu finalement évoluer grâce à la plasticité de ces tissus ».

Finalement, le chaos semble être le seul milieu capable de digérer l’évolution accélérée de notre société.

Pourtant « les architectes n’aiment pas se préoccuper du fouillis qui est la véritable richesse de notre situation actuelle, car il est trop difficile à contrôler. » (Robert Venturi)

Notre liberté s’oppose à l’ordre : nous aspirons au désordre :

« Nous avons besoin pour survivre de changer de vue, comme nous avons besoin pour subsister de changer de vie. » Paul Virilio, L’horizon négatif

Accroître les chances de survenance de…

Offrir des chocs

« Il faut réinventer un nouveau mode de plasticité » Jean Rémy

Plasticité = capacité à la métamorphose

Lucien Kroll :

L’architecture, plus qu’un outil, est un milieu et non un objet. Ce milieu doit être propice au développement de la vie. Il doit permettre l’enracinement et l’ouverture, encourager la diversité, le mélange, la spontanéité, la solidarité et l’échange par une suite de petites décisions. Il faut apprivoiser et écouter.

« L’ensemble se présentera un peu comme une éponge sans forme précise, de texture végétale molle, parcourue de cavités toujours diverses. »

Il s’agit de constituer un milieu d’échange qui soit capable d’intégrer chaque acquis, chaque modification que le temps apportera implacablement.

"La mémé" (Université Catholique de Louvain) , Lucien Kroll

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