vendredi 22 février 2008

Rue Vilin

Dans l'infra-ordinaire, quand Perec raconte sa rue, année après année,répertoriant à chaque fois les éléments de la rue : certains immeubles sont identiques d'autres on disparu, certain on été modifié. La rue est à l'image de ses habitant, chaque fois il voyait si la laiterie était toujours là.. Un jour il ne la voit plus, mais les éléments intactes qui l'entourent lui permettent de se remémorer un temps passé...

extrait :
"dimanche 5 Novembre 1972 ( inventaire précédent 13 Janvier 1971)
vers quatorze heures

Le n°1 est toujours là. Le 2, le 3: couleurs et confections " Au bon accueil"; Le 4 : Boutonniériste ( fermé); Le 5 : Laiterie devenue plomberie? Le 6 : coiffure. Le 7 : détruit. Le 8, le 9? Le 10: parage de peaux; Le 11 : détruit; Le 12 : Selitiber, le 13 : détruit; le 14 : un immeuble détruit, une boutique encore debout ; le 15 : entièrement détruit. Le 16? Le 17: bar-caves. Le 18 : Hotel de Constantine. 19? 20? 21 détruit. 22 : hôtel café. 23? 24 toujours intact, 25: un magasin fermé; 26: des fenêtres murées, 27 muré, 28,30,36 toujours debout.
Un chat tigré t un chat noir dans la cours du 24.
Après le 27, côté impair, plus rien; après le 36, côté pair, plus rien. Sur l'immeuble du n°30, des affiches de Johny Halliday.
Tout en haut : APPLICATIONS PLASTIQUES.
Dans le terrain vague il y a un chantier de démolitions.
Des pigeons, des chats, des carcasses de voitures.

J'ai rencontré un enfant de 10 ans ; il est né au 16: il part dans son pays, Israël, dans huit semaines."
Georges Perec L'infra-ordianaire

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