vendredi 22 février 2008

Infra-ordinaire

"Ce qui nous parle, me semble-t-il, c'est toujours l'évènement, l'insolite, l'extra-ordinaire: cinq colonnes à la une, grosses manchettes. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu'ils déraillent, t plus il y a de voyageurs morts, plus les trains existent(...)Il faut qu'il y ait derrière l'évènement un scandale, un fissure, un danger, comme si la vie en devait se révéler qu'à travers le spectaculaire, comme si en parlant, le significatif était toujours anormal(...)"

"Les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m'ennuient, ils ne m'apprennent rien; ce qu'ils racontent ne me concerne pas, ne m'interroge pas et ne répond pas d'avantage au question que je pose ou que je voudrai poser.
Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, ou est-il? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l'évident, le commun, l'infra-ordinaire, le bruit de fond, l'habituel, comment en rendre compte, comment l'interroger, comment le décrire?"
Extrai de la préface de l'infra-ordinaire, de Perec

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