mercredi 10 octobre 2007

I’ve Heard about : Utopie de la ville de l’instant



« J’ai entendu parler d’une chose qui ne se constitue qu’au travers de scénarios hétérogènes, multiples et contradictoires, d’une chose qui refuse l’idée même qu’une prévision puisse être émise quand à sa forme de croissance, quand à la détermination de son futur.
Un chose informe qui se greffe sur un tissu existant, une chose qui ne cherche pas de point de fuite pour justifier de son existence mais accepte de palpiter, de s’immerger dans un état vibratoire, « ici et maintenant ». »
François Roche

R&Sie pousse l’approche du paramétrique à sa plus grande utopie : ne plus avoir besoin de prévoir une évolution, simplement naitre des stimulations du contexte. S’adapter instantanément.

L’architecture est générée par les intentions des habitants, est capable de naître et d mourir selon les nécessités, les envie.

La croissance de la ville n’est« en rien redevable au chaos ou à la nature informe ». « Elle s’appuie sur des procédures réelles qui génèrent les substances et les modes opératoires de son évolution ».

Le concepteur établi un script qui permet d’assimiler des données et de les traiter formellement et instantanément.

Cette fois ci ce n’est plus la volonté de contrôler mais de laisser faire l’imprévu, imprévu lui-même pris au piège dans un système défini, mais au même sens que le sont les lois de la nature.

C’est un paramétrique imitant les processus naturels et à la faveur de l’instant, de l’action immédiate et de la réponse immanente du milieu de vie matériel.

« Les habitants profitent d’un temps présent, non différé, un temps qui alimente directement la forme de la structure territoriale »

Paramétrique et complexité

« Le laissez-faire s’accompagne d’un série d’effets pervers : les monopoles, la répartition inéquitable des ressources la ségrégation, les effets de congestion, d’insuffisances ou de pollutions de biens communs » affirme Valérie Chatelet dans l’introduction de son texte vers un tenségrité du contrôle (Interactive cities).

Urbanismes Paramétriques et complexité.

Le monde qui nous entoure est de plus en plus mouvant et complexe… comme si le temps était accéléré et l’architecture à du mal à s’adapter à ces nouveaux rythmes. Nos inventions s’enchainent de très près. Le développement d’internet nous place dans la simultanéité, l’impatience. Les évènements se croisent, ont des incidences les uns sur les autres, même à distance. La ville est un système de plus en plus complexe et son évolution est visible à l’échelle d’une vie. Architectes et urbanistes élaborent de nouveaux outils pour gérer ces évolutions : la notion de temporalité en urbanisme est changée. Les concepteurs doivent tenir compte d’ « une dimension temporelle dans laquelle s’inscrit l’évolution des facteurs que l’on cherche à maîtriser »( Valérie Châtelet).

Comment une architecture qui est avant tout matérialité, souvent pérennité peut garantir d’être adaptée à un monde qui, quelques années plus tard aura déjà évolué ? Ceci pose la question de la dissemblance entre le temps long de la conception architecturale et le temps rapide de notre monde contemporain et de ses inventions. Nos technologies s’abstraient de plus en plus de la matière. Elles sont donc potentiellement rapides ou instantanées ; mais l’architecture en est toujours presque au même stade, car en contradiction avec notre société, elle consiste avant tout à concevoir de la matérialité.

Comment créer une architecture qui s’adapte à cette évolution accélérée, aux incertitudes du futur et à une complexité de plus en plus forte dans un temps de plus en plus réduit ?

Nous verrons que la notion de contrôle introduite précédemment est ici primordiale, et nous citerons quelques exemples de ces applications.

Conception paramétrique signifie que tous les éléments du projet apparaissent en relation les uns aux autres. La conception paramétrique est l’ « art de bâtir des relations ».C’est un grand système adaptatif complexe. (site ONL)

Contrôler « à distance ».

Un des sens du mot contrôle est de « réduire les incertitudes »

Par « à distance » j’entends distance spatiale mais surtout temporelle. Nous étudions ici en quoi l’utilisation d’outils paramétrique permet de contrôler l’intégrité d’un projet à travers le temps et les différents intervenants

Les systèmes paramétriques appliqués à l’urbanisme critiquent l’emploi du plan masse : rigide et figé dans le temps. ILS tirent parti de l’augmentation des capacités de calcul. Mais surtout de la possibilité des pouvoir numériser des données spatialisées multiples et de les traiter. Grace à cette rationalisation ils nous permettent de simuler « l’évolution spatiale d’un ville » et d’ « explorer des futurs possibles » ( Denise Pumain dans Interactive cities).

La conception paramétrique crée des systèmes capables de s’adapter à des données changeantes tout en gardant les caractéristiques essentielles du projet.
Elles permettent ainsi d’envisager un travail à plusieurs mais pas de la même manière que Patrick Bouchain ; l’idée n’est pas de se soumette au laisser faire et à l’incertitude, mais de permettre de faire en sorte que les modifications apportées coïncident exactement aux intentions de départ des initiateurs. Ainsi ceux-ci sont sur de ne pas voir leur projet dénaturé. C’est le cas du masterplan de Zaha Hadid, qui intègre également dans ses paramètres des exigences formelles. Ainsi à chaque modification l’ensemble garde son esthétique de départ. Un système paramétrique possède un « objectif prédéterminé qui oriente son évolution ou bien tend au maintient de son équilibre »(Valérie Châtelet). L’intention de ces systèmes peut être d’assurer dans le temps une adéquation aux objectifs de départ. Même avec un contexte changeant.

Il ne s’agit donc pas vraiment de créer plus de liberté mais surtout de donner la possibilité d’agir à des personnes qualifiés ou non. Ceci est possible si la règle établie est suffisamment complète pour intégrer toutes les exigences de départ.

Conception Paramétrique et collaboration

New Canal Town | Zhujiajiao (sud de la chine) 2004

ONL est une équipe multidisciplinaire composée d’architecte, graphistes, web designers, programmateurs…

Leurs recherches consistent notamment à faire évoluer les processus collaboratifs de conception. Pour cela ils s’intéressent aux outils paramétriques.

« Si, par exemple, le concepteur du projet décide de faire construire d’avantage de maisons, alors nous avons simplement à changer ce nombre, et puis d'autres habitations sont placés le long des rues. »

La conception paramétrique devient un « open design game »

ONL conçoit le système adaptatif complexe, et les règles du jeu.

Les gens de la ville, les promoteurs de projets, les architectes paysagistes, et aussi probablement à l'avenir les habitants pourront jouer au jeu de la conception avec ONL. Les valeurs exactes peuvent être modifiées à un stade plus avancé du développement du projet

La promesse du processus de conception paramétrique est qu'il est ouvert à toutes sortes de forces de travail pendant les processus de conception.

Ce n'est pas un système fermé comme le processus de conception traditionnel où il n'ya qu'un seul dessinateur qui décide de tout.

Souvent, ces modèles ne parviennent pas à aborder les divers intérêts de toutes les parties impliquées dans le développement de ces tâches complexes comme la conception d'une nouvelle zone urbaine.

Le principal concepteur, ONL dans ce cas, propose l'outil de conception pour le développement ultérieur. L'outil de conception est ouvert à l'apport d'autres experts, comme le trafic des experts, architectes paysagistes, concepteurs de projets et futurs habitants.

Toutes les relations entre les éléments du plan d'urbanisme sont clairement définis, ainsi, les décisions prises par un expert soient transparentes pour tous les autres experts.

Le « jeu » favorise les concepts et idées ambitieuses, dans la mesure où toutes les propositions et les variations peuvent être rapidement, visualisés, et discutés avec les partenaires de la conception.ONL étudie les paramètres extérieurs, comme la lumière, la proximité du fleuve, les exigences des promoteurs. SI ces dernières changent ce n’et pas un problème car l’outil paramétrique est capable d’intégrer ce changement et de modifier « instantanément le projet ».

Pour l’instant l’outil paramétrique est surtout employé dans la phase de conception. Il permet une plus grande liberté et donne un sentiment de plus grande objectivité car il gère de manière pragmatique des données réelle. On peut donc imaginer que la ville commence par quelques rues et que s’il faut finalement augmenter, le système sera toujours adapté. On pourrait l’imaginer à l’échelle d’une ville, sur des temps plus long, en imaginant que la conception d’une ville ne s’arrête jamais….

« Systèmes urbains en temps réel »

Expression utilisée par Carlo Ratti et Daniel Berry texte « Perception de la ville et émergence des systèmes urbains en temps réel.

« Le monde est terrifiant lorsqu’il s’accroche à un semblent de prévisibilité, lorsqu’il cherche à préserver une unité factice. »F.Roche

I’ve Heard about : Utopie de la ville de l’instant

« J’ai entendu parler d’une chose qui ne se constitue qu’au travers de scénarios hétérogènes, multiples et contradictoires, d’une chose qui refuse l’idée même qu’une prévision puisse être émise quand à sa forme de croissance, quand à la détermination de son futur.
Un chose informe qui se greffe sur un tissu existant, une chose qui ne cherche pas de point de fuite pour justifier de son existence mais accepte de palpiter, de s’immerger dans un état vibratoire, « ici et maintenant ». »
François Roche

R&Sie pousse l’approche du paramétrique à sa plus grande utopie : ne plus avoir besoin de prévoir une évolution, simplement naitre des stimulations du contexte. S’adapter instantanément.

L’architecture est générée par les intentions des habitants, est capable de naître et d mourir selon les nécessités, les envie.

La croissance de la ville n’est« en rien redevable au chaos ou à la nature informe ». « Elle s’appuie sur des procédures réelles qui génèrent les substances et les modes opératoires de son évolution ».

Le concepteur établi un script qui permet d’assimiler des données et de les traiter formellement et instantanément.

Cette fois ci ce n’est plus la volonté de contrôler mais de laisser faire l’imprévu, imprévu lui-même pris au piège dans un système défini, mais au même sens que le sont les lois de la nature.

C’est un paramétrique imitant les processus naturels et à la faveur de l’instant, de l’action immédiate et de la réponse immanente du milieu de vie matériel.

« Les habitants profitent d’un temps présent, non différé, un temps qui alimente directement la forme de la structure territoriale »

mardi 9 octobre 2007


Alice dans les villes

Les films de Wim Wenders nous montrent la fascination de certain cinéastes, dont Nanni Moretti fait également partie, pour les villes dont on ressent la fragilité. Alice dans les villes, c'est l'histoire d'une errance. Wim wenders utilise comme fond un ville blessée ..

dimanche 7 octobre 2007

site

pour SITE le bâtiment devient une expérience mentale

cf. Marcel Duchamp



Indeterminate facade building, SITE, Houston, 1974

difficile de savoir si le batiment est en contruction ou en phase de destruction...


SITE, Forest Building, Richmond 1980

on joue avec la temporalité de la construction:
ici on a l'impression que la nature a envahi le bâtiment en ruine.

samedi 6 octobre 2007

suite à nos conversations, j’ai trouvé un livre formidable : Le temps sauvage et incertain de Patrice Goulet

L’auteur part d’un constat sur la situation actuelle de nos villes (en 1989) : le désordre et le chaos, et se place en opposition aux utopies du mouvement moderne. Les banlieues inventée pour contrôler n’ont réussit qu’à déchirer.
Face à la congestion, à l’aléatoire et au chaos il est donc inutile de construire des barrages (qui sont emportés provoquant de plus grands remous). Il faut plutôt faire dévier les dynamismes par des interventions légères et précises.

L’accélération du temps nous oblige à une plus grande fluidité et plasticité. On observe d’ailleurs dans la ville une multiplication des actions « hors normes » qui des résultats plus positifs que la planification rationnelle. « C’est dans les interstices, les franges qui ont échappé à la rage de la planification que la ville a pu finalement évoluer grâce à la plasticité de ces tissus ». Finalement, le chaos semble être le seul milieu capable de digérer l’évolution accélérée de notre société.

Lucien Kroll conçoit l’architecture non pas comme un monument fini, mais comme un milieu permettant à la vie de se développer. Il s’agit de constituer un milieu d’échange qui soit capable d’intégrer chaque acquis, chaque modification que le temps apportera implacablement : « l’ensemble se présentera un peu comme une éponge sans forme précise, de texture végétale molle, parcourues de cavités toujours diverses. »
Les travaux du groupe SITE jouent sur l’architecture en temps qu’expérience mentale notamment pour les magasins Best en 1975, avec une façade dégradé, ébréchée, découpée, il est impossible de savoir si le bâtiment est inachevé ou en construction.

vendredi 5 octobre 2007

Contrôle...

On parlait de contrôle.. je viens de lire un livre qui soulève cette question.

Interactive cities : Valérie Chatelet parle d’une nouvelle dimension temporelle lors de la conception de la ville « dimension temporelle dans laquelle s’inscrit l’évolution des facteurs que l’on cherche à maitriser »…Implique encore une réflexion sur le devenir. Aujourd’hui on cherche à maitriser une évolution deplus en plus accelerée… on cherche à prouver cette maitrise…

On crée un urbanisme flexible, non figé. Ce n’est pas le non figé de l’espace laissé vide par endroit pour appeler la participation. On instaure des systèmes dynamiques, car nos modes de vie sont changeants, tout évolue très vite.. On propose alors une flexibilité contrôlée, faite pour que tout reste maitrisable..

Dès la conception rien n’est figé… Le milieu s’adapte aux changements provoqués par des modes de vie qui évoluent très vite. Ne pas figer mais concevoir un milieu malléable et toujours conforme à l’état des lieux, évoluant avec lui…