jeudi 28 février 2008

Viellir_____________________________________________________________

Le viel homme :«désigne moi le femmes et les enfants qui m chercheront, moi, leur conteur, leur porte parole, car ils ont besoin de moi, plus que tout au monde » Der Himmel Berlin


« La ville port la marque de ses blessures. Cette vulnérabilité et cette mémoire ressemblent à celles du corps humain, et ce sont elles, sans aucun doute qui nous rendent la ville si proche, si émouvante »

Marc Augé Le Temps en Ruines

« Une architecture pérenne a plus de risques d’être morte qu’une architecture éphémère, de la même façon qu’un sédentaire a plus de risques de se scléroser qu’un nomade. »

Patrick Bouchain. Construire autrement

Je regarde « les ailes du désir » de Wim Wenders, je me pose la question de l’éternité. Cet ange qui veut devenir mortel et sentir les choses, éprouver.
Les bâtiments aujourd’hui ne savent plus vieillir, ils meurent avant d'avoir vécu. Le « durable » tente alors de les rendre invincibles: ils sont durs, imperméables.
Comment retrouver cette sensation de la vieillesse non pas en tant qu’être dégradé, agonisant, mais en tant qu’élément poreux qui imprime son environnement, et son histoire sur sa peau et dans toute sa profondeur?
Comment créer une architecture qui soit capable de vieillir, d’intégrer l’idée de variations dès sa conception, qui telle un être vivant soit marquée par son histoire?
Le manque de confiance en l’avenir est évident. Les œuvres sont imperméables, inattaquable, car l’incertitude du futur est dangereuse.
Patrick Bouchain critique d’ailleurs les architectes d’aujourd’hui : « Les architectes tentent de faire des ouvres de concepteur avec des projets qui leur ressemblent et ferment ces œuvres, les rendent rigides, pour être sur que personne ne puisse les transformer car ils n’ont confiance ni en leur commanditaire, ni en leur utilisateur. Cette architecture est donc une architecture d’exécution, ordonnée de manière autoritaire et réalisée de manière soumise. Il résulte généralement des conflits et une image terrible, celle d’une architecture morte avant que d’être née car dès le moment ou elle est finie elle n’intègre plus les changements de rapports et de désirs. Aujourd’hui les bâtiments se succèdent les uns aux autres tout comme les objets qui nous entourent, on les utilise et le jour on l’on est lassé on sen débarrasse, on les jette, puis on les remplace".

On cherche a créer un effet immédiat. Mais pense-t-on encore au futur ? oui, avec l’apparition du durable on aborde cette notion de traverse le temps… durer… durer comme un visage lifté qui ne s’altère plus, mais ne vit plus. On oubli alors la poésie des marques du temps, on pense trop peu à le voir comme ce qui peut donner vie à la ville et non comme le témoin d’une lente marche vers la mort. Accepter les variations , le vieillissement, c'est accepter de vivre.
Accepter l’action immaîtrisable du temps pour qu’elles deviennent un avantage...Provoquer l’imprévu... sans céder à la peur de la dégradation ni à la crainte d’être défiguré, de se voir apparaître de défauts.. sans carapace indestructible…

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