jeudi 28 février 2008

chronocentrisme et temps multiples _____________________________________________________

"Il faut sortir de notre chronocentrisme" Joël de Rosnay, l'homme symbiotique

Il me semble que nous sommes enfermé dans un seul rythme, nous évoluons dans un temps unique que la société dans laquelle nous vivons nous impose.
Or, les rythmes qui nous entourent sont multiples et sont autant d'occasions d'être émerveillé, de se reposer, d'accélérer, de disparaître...
Le chronocentrisme nous empêche de voir le monde, nous fait passer à côté d'univers parallèles et poétiques.

Nous avons autant besoin de la vitesse et du chaos de nos métropoles que de l'apparent calme rangé de nos ville-musées, nous avons besoins de stabilité et nous voulons aussi sentir et agir dans l'instant, voir la transformation du monde au moment où nous sommes, agir sur notre environnement en s'appuyant sur les choses immuables.
Nous avons besoin de pouvoir rêver, d'imaginer un avenir lointain ou proche et toujours incertain, parce que nous avons besoins d'être libres, nous attendons l'inattendu.
Nous avons besoin de continuité aussi et d’inachevé.
Nous avons aussi besoin d’être en harmonie avec les rythmes de notre corps biologique.
Nous ne voulons pas être privé de l'incertitude, ni de la possibilité de changer de vie à tout instant.

Sommes-nous prisonniers de notre bulle de temps? Est-il possible de s'échapper vers les « ailleurs » et d’ « habiter » des temps parallèles ?

Le chaos de nos villes produit des rythmes entrechoqués, encore faut-il pouvoir les saisir…
Vitesse, lenteurs, éphémère, immobilité, accidents… les temporalités sont emmêlées et syncopées.

Elie During parle de « mondes clignotants » et « temps désaccordés ». Le clignotement, c’est aussi l’éclipse ou la brève disparition évoquée par Paul Virilio (cf. l’éloge de la disparition).

N’est-ce pas dans le clignotement que se trouve l’ouverture de notre bulle ? Comme si la ligne de notre temps unique était soudainement discontinue. Une brèche presque insignifiante dans notre chronocentrisme.

Le clignotement c’est le vide, le noir, l’absence et le mouvement contenu dans l’instant et peut-être l’occasion de partir pour une durée indéterminée.

Les temps désaccordés évoquent le décalage. Il y a des inégalités entre les différentes bulles de temps : 10 années ici sont à peine une minute, ailleurs.
Le rythme et le devenir des objets mettent en avant ce décalage. (durée d’une cellule, d’un homme, d’un matériau, d’un bâtiment, d’une année lumière, d’une montagne…).

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