dimanche 30 septembre 2007

Coop Himmelblau



soft space, Vienne, 1970

- être en prise directe avec la réalité
- dématérialiser l'architecture pour rendre visible les rêves individuels

>>>> une architecture "consommable" (happenings...etc.)

http://www.coop-himmelblau.at



Coop Himmelblau, conçoivent une architecture qui réagit à nos mouvements qui n’est jamais définie trop tôt « ce n’est pas que nous devons changer pour vivre dans une architecture, c’est l’architecture qui doit réagir à nos mouvements, nos sentiments, nos états d’âme, nos émotions, afin que nous puissions y vivre. »

Simulation

On a besoin de prévoir, prédire pour convaincre… c’est ce que témoignent l’apparition de logiciels très pointus nous aident à simuler, prouver, imaginer les futurs possibles en les représentant


interrogations

Le rapport du concepteur à l’oeuvre et au temps fait intervenir, ici, la notion de « contrôle ».

L’architecte doit-il contrôler le devenir de ses oeuvres ? (le peut-il ?) Il peut envisager leur flexibilité, produire une œuvre malléable mais il ne peut prétendre maîtriser l’avenir de son bâtiment dans la durée.
Les générations futures vont-elles le déclarer « inutile », « obsolète » et le détruire pour édifier autre chose ? Ou bien, sera-t-il longtemps « utile » et colonisé, habité, investi ?
Des projets comme la tour Eiffel et le Grand Palais conçu pour être éphémères ont pourtant traversé le temps (aujourd’hui, la tour Eiffel est le seul monument historique rentable pour l’Etat français).
Le devenir des oeuvres semble nous échapper. Nous pouvons certes, envisager leur évolution relative, ou leur destruction mais il est difficile de donner une date. Cet avenir là ne nous appartient pas, il résulte plutôt de la liberté des usagers à disposer d’une œuvre et de leurs interprétations.
Il y a toujours eut en architecture une quête de la pérennité : on veut faire un bâtiment qui dure. Tout d’abord pour laisser une « trace », un témoignage ; mais surtout par soucis d’économie car construire coûte cher, et aussi pour éviter un gaspillage déjà trop permanant dans notre société de consommation. Cependant, au moment où nous construisons, nous élaborons une réponse qui correspond à un contexte donné, à des individus vivants et à une société précise à l’ « instant t ». Or, le contexte se transforme, les gens changent, la société évolue : à l’instant t +1, tout est différent, les données du problème ne sont alors plus du tout les mêmes, la réponse proposée est déjà périmée, inadaptée, anachronique.
Ces changements sont visibles dans temps de manière exponentielle, Paul Virilio nous parle d’accélération, de mouvement accéléré. Autrefois on construisait une cathédrale ou une abbaye en plusieurs siècles, aujourd’hui les évolutions de la société sont perceptibles à l’échelle de la vie d’un individu (« la forme d'une ville Change plus vite, hélas! que le cœur d'un mortel » disait Baudelaire.).

Comment appréhender le monde en devenir ?
Comment, face à un avenir incertain, construire dans la durée sans enfermer l’usager futur ? Comment proposer un espace qui soit humaniste, adéquat, propice à la vie sans être forcément éphémère? Comment éviter le gaspillage d’une architecture trop temporaire ?

vendredi 28 septembre 2007

Musiques...

« L’architecture est une musique figée » Goethe. Peut être justement aimerions nous infirmer cette phrase, espérer qu’il en est autrement…


Comment rendre une architecture vivante, sensible , expressive, une architecture qui laisse la trace de son vécu... comme un individu porte en lui son histoire?

jeudi 27 septembre 2007

Umberto Eco : L'Oeuvre ouverte

Dans L’œuvre ouverte: Umberto Eco parle de compositions musicales qui doivent permettre à l’interprète de s’approprier l’œuvre dans un « acte d’improvisation créatrice ».

L’auteur établi une structure, un champ de possibilités que l’interprète pourra ensuite recomposer. L’auteur n’impose pas une interprétation. Il donne au contraire le plus de liberté possible tout en établissant préalablement une organisation.

En appliquant ce principe à l’architecture qui serait cet interprète : L’ouvrier, l’usager, d’autres intervenants ?

Comment l’architecte peut il concevoir en laissant place à l’interprétation tout en assurant certaines qualités de son bâtiment ?

Quelle est alors sa responsabilité par rapport à un bâtiment qui pourrait lui échapper ? Doit-il accepter cette distance que le temps place entre lui et son œuvre ?

Comment "ouvrir" pour favoriser la créativité de l'interprète?


Perspectives originales offerte par la succession des interprètes, des interventions sur une œuvre

Voici quelques œuvre cités par Umberto Eco :

-Le Klavierstück ou « la liberté de l’interprète agit sur (…) l’enchainement narratif du morceau ; elle réalise un véritable montage de phrases musicales ».

-Un autre morceau ou « la durée de chaque note est fonction de la valeur que lui attribue l’exécutant »

-Scambi d’Henri Pousseur : « l’œuvre constitue moins un morceau qu’un champ de possibilités, une invitation à choisir ».

-Troisième sonate pour piano de Pierre Boulez. Principe de « parenthèses- par exemple commence par une mesure dont le temps est indiqué, et se poursuit par d’amples parenthèses à l’intérieur desquelles le temps reste libre »p15-16

En architecture Le Klavierstück pourrait être assimilé à un architecture qui possède déjà un structure mais à recomposer, à réassembler selon les nécessités, tout comme le musée itinérant de Shigeru ban, composé de caisses de transport et qui peut être démonté puis remonté indéfiniment.

Scambi propose diverses combinaisons nous ramène au même genre d’exemple et nous fait penser à une nouvelle de Borges « le jardin aux chemins qui bifurquent » (fictions)Un livre qui offre une infinité de possibilité dans l’enchainement du roman. Le roman est infini et cherche à énumérer tous les possibles..

Le deuxième exemple nous mène plutôt à la manière de procéder de Patrick Bouchain, ou l’exécutant est alors l’ouvrier qui enrichie l’œuvre par son savoir faire et sa sensibilité.

Troisième sonate pour piano de Pierre Boulez

La troisième Sonate pour Piano de Pierre Boulez propose des parenthèses, qui peuvent être jouées ou non, vides qui laissent place à l’interprétation. Ici on entend plus particulièrement le « vide » propice à l’appropriation dont parle Patrick Bouchain.

Ces formes musicales « ne constituent pas des messages achevés et définis, des formes déterminées une fois pour toutes. Nous ne sommes plus devant des œuvres qui demandent à être repensées et revécues dans une direction structurale donnée, mais bien devant des œuvres « ouvertes », que l’interprète accomplit au moment même où il en assume la médiation. »P16

Ces œuvres sont donc faites pour être jouée et modifiées chaque fois, c’est dans l’instant quelle prennent leur force. Au moment même où elles sont interprétées. Comme elles ne sont jamais achevées, elles sont toujours vivantes. Les villes sont également inachevées, en perpétuelle modification et c’est la preuve qu’elles sont envie. On a besoin de les sentir vibrer, changer, vivre.

En architecture il est souvent difficile de ressentir cette vitalité. Comment créer une architecture ouverte ? Qui est constamment en mouvement ?

Imaginaire : Interprétation subjective

« L’œuvre d’art n’est plus un objet dont on contemple la beauté bien fondée mais un mystère à découvrir, un devoir à accomplir, un stimulant pour l’imagination ». P21

L’ouverture chez Umberto Eco va plus loin que cette idée de « interprétation » au sens propre d’une œuvre. L’interprète est aussi l’homme devant un tableau, le lecteur d’un poème. L’ouverture est alors la possibilité d’imaginer, de trouver un sens, une lecture qui nous est propre

En architecture il faut inciter cette interprétation subjective. Questionner le passant, l’usager : l’interpeler.

« Favoriser chez l’interprète des actes de liberté consciente (p18) » et rendre l’interprète actif.

« Jouir d’une œuvre d’art revient à en donner une interprétation, une exécution, à la faire revivre dans un perspective originale »P17

Jouir de l’architecture : faire en sorte qu’une ville, un bâtiment soit une matière à imaginer.

Calder : œuvre en mouvement : champ de possibilités

Difficultés de l’ouverture/ Contrôle et vitalité

« « Ouverture » ne signifie pas « indétermination » de la communication, « infinies » possibilités de la forme, liberté d’interprétation (…) simplement un éventail de possibilités soigneusement déterminées, et conditionnées de façon que la réaction interprétative n’échappe jamais au contrôle de l’auteur. »

La question du contrôle est très importante dans cette idée d’œuvre ouverte. Aujourd’hui les œuvres sont « fermées » car l’auteur doit assurer qu’elle va durer, et répondre à certains critères. Il est plus facile de fermer que d’ouvrir une œuvre car les chances de mauvaises surprises sont moindres.

Comment ouvrir sans craindre que son œuvre soit gâchée, salie, transformée avec mauvais goût ?

L’architecte doit-il accepter cette distance que le temps place entre lui et son œuvre ? Peut-il abandonner son œuvre aux usagers, à la ville ?

Discontinuité/ Entropie

« L’œuvre ouverte entend en pleine lucidité donner un image de la discontinuité : elle ne la raconte pas : elle est cette discontinuité. »P124

Le désordre semble favoriser l’ouverture. Il est flou et facile à accroître avec le temps. Il est encouragé par la succession d’évènement, de cultures…

Patrick Bouchain tire aussi partie du désordre « il faut accepter le désordre car c’est la vie ».

Le désordre peut être voulu mais aussi découler d’une succession d’usager, d’événements, d’ « interprétations ».


« Dans une tache, il manque donc l’élément de contrôle, la forme qui guide la vision. L’art tachiste, en renonçant à la forme-contrôle, renoncerai du même coup à la beauté, et miserait seulement sur la vitalité. »P135

« La vitalité, comme négation de la forme, devrait être préférée à la beauté. » P135

Le contrôle peut être perçu comme ce qui empêcherai à une architecture d’être vivante. Une architecture trop parfaite trop lisse dessinée dans les moindres détails, parfois jusqu’au moindre meuble et qui est faite pour être un tout mais qui ne respire pas ne tremble pas, n’est pas faite pour être modifiée mais pour correspondre le plus longtemps possible au dessin du concepteur.



L'oeuvre ouverte

Je suis plongée dans l'oeuvre ouverte de Umberto Eco...
Cette notion d'ouverture m'interesse

vitalité


Jackson Pollock
« Dans une tache, il manque donc l’élément de contrôle, la forme qui guide la vision. L’art tachiste, en renonçant à la forme-contrôle, renoncerai du même coup à la beauté, et miserait seulement sur la vitalité. »P135

Umberto Eco, l'oeuvre ouverte

L’œuvre ouverte Umberto Eco

« Favoriser chez l’interprète des actes de liberté consciente »

dimanche 23 septembre 2007

Patrick Bouchain : Construire autrement

« L’ouvrage doit rester ouvert, non fini » et laisser un vide pour que l’utilisateur ait la place d’y entrer pour s’en servir, l’enrichir sans jamais le remplir totalement, et le transformer dans le temps. Aujourd’hui non seulement les lieux sont personnalisés, mais ils sont fermés, c'est-à-dire terminés. Les architectes tentent de faire des œuvres de concepteur avec des projets qui leur ressemblent, et ils ferment ces œuvres, les rendent rigides, pour être surs que personne ne puisse les transformer car ils n’ont pas confiance ni en leur commanditaire, ni en leur utilisateur » p 31

Patrick Bouchain semble adhérer à cette idée d’œuvre ouverte et qui évolue dans le temps. Il défend une architecture participative contre l’architecte en tant que concepteur unique. L’enjeu est alors de faire en sorte que l’œuvre soit capable de gérer l’intervention de plusieurs personnes, de passer entre plusieurs mains sans jamais avoir l’air dénaturée. Dès sa conception l’œuvre accepte d’être transformée, appropriée.

« Mais pourquoi, pour l’architecture, l’interprétation est elle considérée comme de l’inconduite ? »

Inattendu comme enchantement

« Je crois au provisoire, à la mobilité des choses, à l’échange. Et je travaille à créer, en architecture, une situation dans laquelle la construction pourra se réaliser d’une autre façon et produire de l’inattendu, donc de l’enchantement. »P7

« l’impensé, série de récits qui s’ouvre avec cet ouvrage, s’appuie sur ces espaces de liberté dont nous avons besoin pour produire une architecture chargée de sens et non de normes »P8

Accepter de laisser son œuvre à un avenir incertain c’est faire confiance à l’imprévu, au hasard. Laisser les émotions pénétrer et modifier les espaces, s’imprimer sur ceux ci. Faire en sorte que toujours, cette ouverture à l’imprévu soit possible.

« Il est très difficile de laisser venir le non-voulu dans un projet. Cela peut néanmoins arriver si les documents indiquent le sens et non la forme de la construction. »

« « Ouvert », l’informel l’est car il constitue un « champ » de possibilités interprétatives, une configuration de stimuli dotée d’une indétermination fondamentale, parce qu’il propose une série de « lectures » constamment variables, parce qu’il est enfin structuré comme une constellation d’éléments qui se prêtent à diverses relations réciproques ». P117Umberto Eco l’œuvre ouverte

Figurer un sens et non une forme pour ne pas fermer comme l’abstraction en peinture nous laisse libre d’interpréter. C’est toujours ici la question de la représentation qui est soulevée, et la difficulté de communiquer. Plus nous cherchons à préciser en amont, plus les savoir faire se perdent.

Créer des « espaces de liberté » pour le concepteur, et ensuite pour l’usager. Patrick Bouchain encourage à ne pas tenter de tout déterminer avant la construction. Il lui faut alors du temps pour construire. Et le temps, à travers ce qu’il transporte, est ce qui pourra procurer l’émotion.

L’imprévu est ce qui nous anime, et il faut l’accepter malgré le danger qu’il représente.

Nomadisme/éphémère

« Une architecture pérenne a plus de risques d’être morte qu’une architecture éphémère, de la même façon qu’un sédentaire a plus de risques de se scléroser qu’un nomade. La sédentarisation st l’expression du confort, et c’est pour cela qu l’étranger fait peur : il vint d’ailleurs et bouscule les habitudes. On a pur et en même temps on a une attirance profonde pour lui. Sans lui, il n’y a pas d’humanité, pas de culture. De la même façon, sans la transformation des choses, il n’y a pas de vie en architecture, ni de vie tout court »32

Nous somme dans une société de la mobilité, de l’accessibilité. Le déracinement est devenu commun. Quand bien même pourrions nous parler de « village planétaire » et quitter cette angoisse de l’arrachement, de l’oubli même, quelle est notre rapport à la solidité et aux habitudes.

Sommes-nous prêts à être à nouveau nomades, comme à l’extrême, Archizoom l’imaginait avec la No-Stop City ?

Nous faut-il une architecture qui ressemble à cette société qui est celle du consommable, du facile, de l’instant, du réversible pour pouvoir y agir, la sentir tendre et accessible ? En quoi la mémoire et la durée en tant que stabilités nous sont également fondamentales ?


Patrick Bouchain : Construire autrement

« L’ouvrage doit rester ouvert, non fini » et laisser un vide pour que l’utilisateur ait la place d’y entrer pour s’en servir, l’enrichir sans jamais le remplir totalement, et le transformer dans le temps. Aujourd’hui non seulement les lieux sont personnalisés, mais ils sont fermés, c'est-à-dire terminés. Les architectes tentent de faire des œuvres de concepteur avec des projets qui leur ressemblent, et ils ferment ces œuvres, les rendent rigides, pour être surs que personne ne puisse les transformer car ils n’ont pas confiance ni en leur commanditaire, ni en leur utilisateur » p 31

samedi 22 septembre 2007

Construire Autrement : Patrick Bouchain

Cette réflexion sur les cathédrales, l’idée d’un maitre concepteur qui dessine pour construire un œuvre dont il ne verra pas l’achèvement m’a donné envie de m’intéresser à l’ouvrage construire autrement de Patrick Bouchain.

Patrick Bouchain dans son livre construire autrement se positionne quand à la question du devenir de l’objet projeté. Pour lui, le bâtiment ne doit pas être figé. Il faut vouloir et accepter la transformation et l’appropriation du lieu par d’autres (ouvriers ou usagers), faire confiance et laisser vivre l’œuvre entre les mains d’autrui.


L’architecte veut souvent tout prévoir tout dessiner, pour être sur de maitriser le devenir de ce qu’il conçoit. Pourtant les lieux qui ont vu passer le temps qui se sont transformés au gré des habitants successif on souvent un charme qui nous échappe. Il en est de même pour certains espaces non planifiés, qui finalement sont les lieux ou l’appropriation, l’intervention directe de l’usager se fait de la manière la plus naturelle. Comment laisser ce « vide » dont parle Patrick Bouchain. Vide propice à l’appropriation, à l’imprévu, sans avoir peur de voir l’objet construit gâché, sali ?

Comment assurer le futur d’un œuvre et sa bonne évolution. Sans diriger et planifier son évolution ?

Voir l’imprévu, par fois même l’impensé comme source de richesse… générateur de créativité

lundi 17 septembre 2007

Continuité La Femme des Sables ____________________________________

"De partout le sable arrive, partout le sable pénètre. Quand le vent vient du mauvais côté, il me faut, matin et soir, grimper entre toit et plafond et, de là, retirer le sable qui s’accumule. Sans ça, très vite, la mesure serait atteinte où les lattes du plafond céderaient sous le poids du sable."

La notion de continuité par rapport à un ouvrage fait aussi penser au célèbre roman d’Abé Kôbô La femme des sables. L’auteur japonais met en scène un homme et une femme dans un espace sans cesse menacé d’engloutissement. L’homme est prisonnier de la femme et se voit contraint comme esclave à lutter contre le sable.

Depuis toujours, la condition de survie des habitants du village est d’enlever le sable qui se dépose inlassablement sur leurs habitations. Ce travail est une occupation permanente et nécessaire qui nous projette dans un lieu en perpétuelle destruction et reconstruction. Le contraste entre la permanence du sable et la brièveté de nos existences laborieuses se traduit par une impression d’emprisonnement très forte. Nous sommes enfermés dans une maison minuscule au milieu d’un territoire immense et désertique.

"L’homme était comme cire dans la flamme : la sueur lui suintait, il fondait. Par tous les pores de la peau, la sueur lui perlait. Sa montre s’était arrêtée, il ne savait pas quelle heure il était."

L’homme refuse violemment sa condition d’esclave du sable, l’absurdité d’une telle contrainte lui parait insurmontable. Au fil des pages et de son combat pour la liberté, il se rend compte qu’il ne veut plus partir. Sa liberté est ici. Il se sent librement condamné à participer à cet ouvrage sans fin.

Est-ce la perpétuelle évolution/construction d’une œuvre qui fait qu’elle traverse les ages ?

La clé de la continuité est-elle dans l’interdépendance du lieu avec ses usagers ? Ici l’habitant pourrait apparaître à la fois comme le pilier et comme le maçon de l’œuvre.

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dimanche 16 septembre 2007

dialogue

Nos référence quand à la forme du dialogue pourraient être « lettres à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke, plus contemporain : Camille Henrot / Yona Friedmann « RECEPTION/ TRANSMISSION », l’ouvrage est une conversation par fax entre les deux individus, qui discutent à propos d’un film que Camille Henrot aimerai faire.

la femme des sables






la femme des sables, images issues du film de Suna No Onna, 1964

samedi 15 septembre 2007

Continuité Les défricheurs d'éternité _______________________________________________________________


Si ce livre me touche particulièrement, c’est parce que nous sommes loin aujourd’hui de la notion « d’éternité » en architecture : Quelle architecture contemporaine transcende le temps ? Difficile de répondre. Nous sommes entourés de constructions « rapides » conçues comme des icônes pour la gloire d’un commanditaire ou d’un architecte.

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les défricheurs d'éternité

En lisant Les défricheurs d’éternité de Claude Michelet, on se trouve plongé dans une autre dimension. Face au vertige du temps, on voit comment l’homme agit au service d’une cause qui le dépasse et comment son ouvrage peut transcender le temps.


Au Moyen Age, une petite communauté de moines accomplit des travaux gigantesques pour s’installer dans un site très pauvre. Considérant qu’ils ont l’éternité devant eux, les moines se voient comme des outils au service d’une cause qui les dépasse. Leurs immenses projets s’étalent sur plusieurs générations. Ils défrichent, assainissent des marais, rendent cultivables des régions entières, construisent fermes, moulins, tuilerie et même des bâtiments provisoires qui abritent la première génération pendant la construction de l’abbaye. Les premiers moines de la communauté affrontent la misère, la maladie et la famine mais par leur travail quotidien et leur acharnement, en quelques décennies l’abbaye devient un lieu de pouvoir convoité. Ils sont tellement riches que les barbares les pillent et rasent tout ! Alors, repartant de rien, les moines recommencent et continuent leur tache, ils construisent, cultivent à nouveau et indéfiniment.


La transmission du savoir et des responsabilités s’opère au fil des générations entre les moines. Chaque personne agit au présent, jour après jour, effectuant un travail précis et laborieux qui parait dérisoire par rapport à l’immensité de la tache à accomplir. L’avancement est lent comparé à la durée d’une vie humaine.


Leur projet n’a pas de fin. S’inscrivant dans une échelle de temps illimité (l’existence de l’humanité), il ne peut pas être achevé. La construction est un processus continu, sans cesse renouvelé, jamais figé. Pourtant le bâtiment traverse les siècles, la pierre demeure longtemps. Il ne s’agit pas d’architecture « éphémère ».

Le mouvement est inéluctable, la transformation fait partie de la vie de l’œuvre en chantier permanant. Ici les concepteurs sont à la fois constructeurs et usagers. On peut imaginer que l’œuvre meurt le jour où elle se vide, alors le chantier s’arrête, inversement, si la construction s’arrête, l’œuvre est inutile et disparaît. Les habitants-usagers sont indissociables de la vie, du mouvement perpétuel, du chantier de l’ouvrage.

dialogue

Le mémoire pourrait en prendre la forme, mais devenir le support d’une conversation avec d’autres. Le mémoire serait alors également le résultat d’une collaboration entre deux personnes et de la participation de multiples intervenants. Ainsi il évoluera au fil de discussions, de rencontres ou chacun pourra s’y exprimer directement. Le mémoire restera ouvert tout au long de sa conception, sera sujet au hasard des conversations mais guidé et mis en forme par nous.

TEMPS


1er échange construit suite à la présentation du séminaire « l’Humanité : la question humaine ». Nous parlons du « temps » à travers une lecture en cours : Les défricheurs d’éternité, Claude Michelet. L’homme au service d’une cause qui le dépasse au Moyen Age (la construction d’une abbaye), le projet dépasse l’échelle de sa propre existence et s’inscrit dans un temps infini : qu’en est-il aujourd’hui ?

samedi 8 septembre 2007

dialogue

Et si le mémoire devenait un dialogue. Travailler à deux est un échange permanent, une effervescence. Prenons le dialogue comme composante de l’architecture. Notre mémoire ne sera pas un bloc monolithique écrit d’un seul tenant. Il tend plutôt à être le projet hybride issu de deux personnalités. La pensée de l’une répondant à celle de l’autre dans une correspondance quasiment épistolaire. Un projet d’architecture peut être flexible et ouvert et s’enrichir de manière continue avec les différents intervenants, constructeurs, commanditaires, usager passés et futurs. L’architecte n’est qu’un maillon dans une toile de rapports humains nombreux et complexes. Il est donc dans le dialogue permanent. Ainsi le mémoire pourrait prendre la forme vivante et mouvante du projet d’architecte à travers une « conversation » entre deux individus.

dimanche 2 septembre 2007

diplome

2 sep

Nous décidons de faire notre diplôme ensemble. Après tout, pourquoi ne pas confronter deux personnalités sur un projet commun ? Nous conversons librement de nos intérêts, de pistes possibles : les lieux délaissés dans la ville, l’appropriation, Australie et Argentine (nous en revenons), opposition colons/indigènes, espaces intouchés par l’homme…