lundi 31 décembre 2007

envoyé par maxime

yop,

Jean Christophe Bailly, LE VERSANT ANIMAL /

P39 /

« … pour Rilke, nous regardons en arrière, alors que ‘la créature de tous ses yeux voit l’ouvert’. L’ouvert (das Offene), dont Heidegger voudra priver l’animal, est justement chez Rilke le domaine propre à l’animal, c’est-à-dire celui qui nous est refusé, à nous qui regardons de façon toujours préoccupée, qui regardons ‘en arrière’ (rückwärts) de façon inversée, contournée (umgekehrt).

P40 /

« L’ouvert n’est que l’éternelle représentation au présent et il est, comme tel, sans passé et sans avenir, c’est-à-dire qu’il est aussi « libre de mort ». La possibilité de même de la formation est liée au sens de la mort, la mort est ce qui arrime le temps pour les morts. Pour ceux – les animaux – qui vivent dans un temps non arrimé, il n’est pas de mort, ni de formation, ni d’ailleurs de langage – le langage étant, bien sûr, l’outil même de la formation : c’est muettement que l’animal lève les yeux, et muettement, qu’il voit, au-delà de nous, l’ouvert »

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