mercredi 13 février 2008

temps biologique

"Nous vivons sur une planète en rotation qui structure physiquement nos vies à travers des cycles alternants de jours, de nuits et de saisons. Notre physiologie et notre comportement doivent suivre ces lois du temps. Notre civilisation moderne les ignore. Le temps biologique et le temps chronologique doivent être en harmonie."
Décosterd & Rham- Architecture Physiologique

Architecture physiologique

"Nous vivons sur une planète en rotation qui structure physiquement nos vies à travers des cycles alternants de jours, de nuits et de saisons. Notre physiologie et notre comportement doivent suivre ces lois du temps. Notre civilisation moderne les ignore. Le temps biologique et le temps chronologique doivent être en harmonie. Cette nécessité trop peu reconnue a un immense impact sur notre sommeil, notre humeur, notre vivacité et notre aptitude à bien assumer nos tâches, et contribue considérablement à la qualité de la vie. Tout individu a son ordre – ou désordre – intérieur, particulier à son patrimoine génétique et à ses habitudes de comportement. Le schéma change en permanence, de minute en minute, de jour en jour. L’environnement nous baigne dans un univers physique fluctuant de lumière, de température, de pression atmosphérique, d’humidité, d’ions, de gaz, de radiations… Les phénomènes physiques sont codés par les récepteurs appropriés du cerveau et du corps, et traduits en signaux physiologiques. Ces derniers modifient l’état hormonal et influencent le comportement, qui peut à son tour réagir pour atténuer ou renforcer un ou plusieurs facteurs physiques. Un flux dynamique entre le temps extérieur et intérieur, le monde externe et sa correspondance corporelle intérieure s’intègrent en une boucle complexe de rétroaction. Il importe d’incorporer la connaissance des rythmes biologiques à l’amélioration des espaces de travail et de vie, afin de créer une architecture tout à la fois virtuelle et tangible."

Architecture physiologique Philippe Rham

ephèmère pour plus de souplesse : possibilité d'agir

"du "peu"

Recherchant d'autres lieux que les lieux politiques habituels de l'Art, et suivant ainsi le principe de
l'allotopie (4), de nombreux artistes travaillent directement dans l'espace public. Les propositions de ces artistes sont le plus souvent rapides, directes, et simples dans leurs réalisations. Elles consistent en affichages, distributions de tracts, installations précaires, actions- performances, le tout la plupart du temps filmé en vidéo. Ainsi les "actions-peu" de Boris Achour (5), qui mettent en scène de façon ambiguë des matériaux simples, afin de surprendre le regard du passant et de donner par association d'idées une autre signification à un espace urbain. De même, les installations de Jakob Gautel (6) qui, à partir de simples titrages intégrés soigneusement à des éléments urbains (bancs, portes..),manifestent un décalage de sens surprenant à l'environnement quotidien.
Ce qui est pertinent dans ces démarches c'est la simplicité et la justesse de l'action menée. Le peu de moyens utilisés pour suggérer un glissement de sens au passant est mis en oeuvre avec un soin extrême. Le lieu est un contexte banal et quotidien longuement étudié, dont les moindres particularités sont exploitées; les matériaux sont choisis sans artifices, le but étant de révéler des singularités et des contrastes qui se déclinent dans les registres poétiques, politiques ou sociaux. Les artistes ont employé le terme de guérilla douce pour caractériser ce type de travail.
Une architecture qui se rapproche de ce type de démarche nous semble être une architecture simple qui s'adapte aisément aux stimulations extérieures et qui peu à peu évolue au gré des contraintes. En effet, le parallèle avec l'action artistique fournit des éléments d'appréciation sur le caractère simple d'une construction: ici la simplicité ne renvoie pas au banal ou à l'ordinaire mais plutôt à la justesse de ton et à ce qui s'obtient avec peu de moyen. C'est cette limite entre la complexité et l'essentiel dans chaque mise en oeuvre qu'il est important de fixer, comme si chaque élément constitutif d'une construction était à définir au cas par cas en fonction du contexte global, et comme s'il fallait opérer une définition par gradation du "peu", afin de suggérer des possibilités d'interprétation de l'espace.
Le jeu consiste à offrir à travers une architecture "simple" de multiples façons d'évoluer autant dans
l'environnement que dans l'espace intérieur. C'est une sorte de guérilla ou d'incitation à la subversion (dans le sens de renversement d'un ordre établi ) qui est ainsi proposée et à laquelle l'usager est
amené à participer."

texte provenant de http://www.anma.fr/4-6-interpretation.pdf

Incertitude et désordre, incitation à l'appropriation

"Dans la théorie de la communication, l’entropie est le nombre qui mesure l'incertitude de la nature d'un message donné à partir de celui qui le précède. L'entropie est nulle quand il n'existe pas d'incertitude.
Pour l’architecture on pourrait dire que l’entropie serait le nombre qui mesure l’incertitude de la nature de l’usage d’un bâtiment à partir de l’usage fixé par le programme d’origine. Ainsi un projet à faible entropie serait un projet qui ne pourrait absolument pas être reconverti à d’autres usages, alors qu’un projet à forte entropie serait, lui, capable de s’adapter à long terme à toutes sortes d’usages non préalablement définis.En thermodynamique, l’entropie permet d'évaluer la dégradation de l'énergie d'un système, c’est àdire que l’entropie d’un système caractérise son degré de désordre.En reliant ces deux définitions on pourrait dire qu’une architecture à forte entropie serait une architecture du désordre.
Que peut-on entendre par architecture du désordre ?
A priori une architecture qui manque d’ordre établi et qui n’a pas de définition stricte de ses espaces.
On rejoint ici une idée développée dans l'architecture de LABFAC, qui consiste à mettre en place une définition des espaces par gradation, avec un dosage dans la conception entre complexité constructive et simplicité fonctionnelle.
Ce mélange de « complexité - simplicité » permet de créer les conditions pour une agitation troublant le fonctionnement régulier de l’espace architectural ; un trouble qui incite l’usager à s’approprier l’espace, à ne pas le subir. A renverser, en quelque sorte, les éléments qui auraient été établis au préalable par l’acte même de construire. Cette notion de renversement est paradoxale et semble incompatible avec celle d’offrir un cadre de vie aux gens, ce qui est a priori l’essence même de l’architecture, mais c’est justement cette idée du renversement qui donne la possibilité de créer une architecture du désordre, une architecture à forte entropie.
Le renversement implique de mettre les choses à l’envers ou, plutôt, de donner de l’importance à l’opposé de l’endroit qui est en général le beau côté des choses.
Inciter à renverser l’ordre architectural établi : il s’agit bien là d’un acte de subversion ou de ruse induit par l’architecture "entropique"."

texte provenant de

http://www.anma.fr/4-6-interpretation.pdf

Interprétation, œuvre ouverte : Nicolas Michelin

« En musique il arrive souvent qu’une note soit liée avec elle-même (...) à partir de la contrainte de jouer cette même note liée, il est possible malgré tout d’exprimer des valeurs très différentes, et de suggérer par l’émotion beaucoup plus que ce qui est écrit. Cette faculté tient à peu de chose : l’intensité du souffle, la tension des lèvres, le vécu de l’instant ; d’aucun diront la musicalité de l’interprète plus ou moins talentueux. Mais elle est surtout rendue possible par l’écriture de Schubert, qui compose ce passage de telle manière que le musicien est pour ainsi dire obligé de s’impliquer à partir de ce qui lui est donné à interpréter. S’il ne s’implique pas suffisamment et s’en tient à jouer juste les trois notes écrites tout le passage devient insignifiant. Ce qui est intéressant dans cet exemple, c’est le contraste entre les contraintes de simplicité de l’écriture musicale et les possibilités malgré tout offertes à l’interprète. A une écriture minimum correspond une interprétation maximum.
En architecture le fameux «less is more» n'exprime pas cette idée, car le parallèle avec la musique ajoute la notion d’interprétation, c’est-à-dire d’appropriation de l’oeuvre pour exprimer des instants ou des espaces musicaux non explicités dans l’écriture. La force de cette notion tient à l’obligation de dire plus, tout en respectant les règles de ce qui est écrit. L’appropriation d’un espace architectural pourrait se comparer à l’interprétation d’une oeuvre, avec,toutefois, des notions de temporalité très différentes.Un espace architectural, écrit de façon très minimum, comme une succession de notes liées, et placé dans un environnement extérieur-intérieur jouant le rôle des autres partitions musicales, pourrait ainsi évoluer comme l’exemple musical précédent. L'espace peut être interprété ou habité de manière inspirée et prendre soudainement sens au-delà de ce qui était donné à voir au premier abord. Il faut pour cela qu’il soit bien écrit et que, comme dans la composition de Schubert, les possibilités d’interprétation soient ouvertes pour que l’usager se sente directement concerné et soit incité à intervenir librement. »

texte provenant de http://www.anma.fr/4-6-interpretation.pdf

Incertitude et désordre, incitation à l'appropriation

"Dans la théorie de la communication, l’entropie est le nombre qui mesure l'incertitude de la nature d'un message donné à partir de celui qui le précède. L'entropie est nulle quand il n'existe pas d'incertitude.Pour l’architecture on pourrait dire que l’entropie serait le nombre qui mesure l’incertitude de la nature de l’usage d’un bâtiment à partir de l’usage fixé par le programme d’origine. Ainsi un projet à faible entropie serait un projet qui ne pourrait absolument pas être reconverti à d’autres usages, alors qu’un projet à forte entropie serait, lui, capable de s’adapter à long terme à toutes sortes d’usages non préalablement définis."


texte provenant de

http://www.anma.fr/4-6-interpretation.pdf

Nicolas Michelin

C'est une sorte de guérilla ou d'incitation à la subversion (dans le sens de renversement d'un ordre établi ) qui est ainsi proposée et à laquelle l'usager est amené à participer."

texte provenant de http://www.anma.fr/4-6-interpretation.pdf

CONFERENCE Les rythmes urbains de la ville à la non-ville, Olivier Mongins

http://195.154.234.234/canalu/chainev2/utls/programme/110/sequence_id/999429/format_id/3003/

Baudelaire, Claudel... la ville du promeneur
importance du passage dans la ville
coupure, spleen, éclipse

itinéraires



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mardi 12 février 2008

temps fractal

Joël de Rosnay
Directeur de la Prospective et de l'Evaluation
Cité des Sciences et de l'Insdustrie – Paris
Référence : "L'homme Symbiotique", Editions du Seuil, 1995, pp 340-34

Notre vision du temps et de la durée appliquée aux systèmes complexes est encore linéaire et unidimensionnelle. Nous avons tendance à considérer que les processus évolutifs s'inscrivent sur des courbes extrapolables se déroulant dans un univers vide, pur et parfait, sans influence directe sur l'évolution des systèmes qu'il englobe. En réalité, les évolutions des sous-systèmes de la société peuvent être représentées par des faisceaux de courbes décrivant des phénomènes non linéaires affichant des courbures plus ou moins importantes selon les vitesses d'évolution. A une date donnée, tous les points co-existent dans une tranche de présent mais possèdent des potentialités évolutives différentes.

Il semble que la densité des informations, sorte de " masse critique informationnelle ", crée une " bulle temporelle " ayant des constantes d'évolution propres. De même que la masse d'une étoile " courbe" l'espace-temps, ainsi que le montre la théorie de la relativité, une masse critique d'information de très haute densité - résultant de multiples interactions, traitements parallèles et réseaux ramifiés de communication - " densifie " le temps. Les processus évolutifs pourraient donc être représentés dans des bulles temporelles, certes coexistants à un moment donné, mais présentant en interne des vitesses et donc des potentialités d'évolution, d'autosélection et d'exclusion compétitive très différentes par rapport à celles d'autres bulles. Cette représentation me paraît introduire une nouvelle dimension dans l'appréciation des phénomènes évolutifs complexes.

Par exemple, pour décrire les processus d'évolution, on utilise souvent les termes d'accélération, d'autocatalyse, d'auto-organisation, d'émergence… ainsi que ceux, plus répandus, de révolution, de mutation, de crise ou de rupture. Ils introduisent une relation particulière au temps et à la durée. Cette référence implicite et constante à la durée semble s'opposer au temps traditionnel des horloges. Il s'agit de phénomènes mesurés par le temps mais en conflit avec le temps. Par référence à un océan temporel immuable, on dit que des propriétés nouvelles "émergent", que des structures improbables "s'auto-catalysent" et "se sélectionnent", ou encore que des évolutions "s'accélèrent". Ces expressions, souvent employées en biologie ou dans la théorie du chaos, sont révélatrices. Comme si une dynamique propre à chacun de ces phénomènes imposait sa loi au temps. Pourquoi le temps lui-même ne changerait-il pas ? L'étalon de référence pourrait se dilater "de l'intérieur" ou se contracter "de l'extérieur". Une nouvelle relativité du temps pourrait naître, enrichie par l'expérience de la biologie et des sciences de l'information.

Evolution, information et temps potentiel

Une voie nouvelle serait sans doute à rechercher, comme je le propoe dans " l’Homme Symbiotique " du côté des relations entre le temps et l'information. On peut se demander en effet si la vitesse (perçue) de l'écoulement du temps ne serait pas liée à celle de la production d'information.

Je propose en effet de considérer l'information comme du temps potentiel, comme une " réserve de temps ". Plus nous créons de temps potentiel, plus nous compensons indirectement l'écoulement du temps universel. Pour mieux justifier cette proposition, il me faut revenir à des analyses faites dans " Le Macroscope " et dont je résume ici les grandes lignes .

Nous sommes enfermés dans ce que j'ai appelé le "chronocentrisme", la prison du temps. Nous ne pouvons expliquer le monde que de la cause vers l'effet. Nous avons ainsi associé causalité linéaire et chronologie, les causes précédant toujours les effets. Cette vision du monde est celle de l'explication par les causes, de la réduction de la complexité par l'analyse.

Mais la cybernétique a ouvert une autre voie. Dans une boucle de rétroaction, la causalité est circulaire : la flèche du temps se referme sur elle-même. Les effets peuvent précéder leurs causes. Le sens de l'avant / après est bouleversé, la chronologie mise à mal. De ce fait, explication et implication ; savoir et sens ; causalité et finalité ; déterministe et finalisme, apparaissent comme autant d'alternatives irréductibles liées au problème du temps. Car c'est la référence à un unique sens de l'écoulement du temps qui les renvoie dos à dos. Celui du temps universel mesuré par les horloges, du temps de l'entropie croissante, de la désorganisation de l'univers selon le deuxième principe de la thermodynamique. Celui aussi de notre vie fléchée vers la mort, que nous faisons coïncider avec le temps de l'évolution du monde.

Mais il existe, on le sait, une évolution, en apparence, opposée au temps de l’entropie. L'évolution de l'accroissement de la complexité, de la création d'informations originales que l'on constate dans l'évolution biologique et dans l'évolution technico-sociale. Au principe de la thermodynamique pourrait être opposé, selon les termes que j'emploie dans " l'Homme Symbiotique ", un principe de la symbionomique : l'auto-organisation de la matière vers des systèmes de complexité croissante.

L'évolution biologique, par l'information contenue dans les gènes, a produit du temps potentiel. L'homme relayant désormais l'évolution biologique par l’évolution technologique et numérique, crée, par l'intermédiaire de l'information, un capital-temps utilisable aujourd'hui et par les générations futures. Une publication scientifique, un plan, une bibliothèque, une banque de donnée, un moteur de recherche, une culture ou une oeuvre d'art sont comparables à des réserves de temps potentiel. Ce capital-temps produit des "intérêts" sous forme de temps, accélérant par autocatalyse le processus évolutif. La création d'un original demande de la durée mais l'obtention de sa copie est, à la limite, instantanée. L'acte de création est toujours historique ; celui de la copie n'est que banal. Le premier capitalise du temps tandis que le second ne fait qu'actualiser une réserve déjà accumulée.

Une situation nouvelle est créée par la vitesse à laquelle les hommes produisent de l'information originale. Cette information accroît la complexité, et la complexité génère du temps potentiel : elle ajoute du temps au temps. Elle crée du temps dans le temps. Un système de haute complexité (comme une cellule vivante ou un réseau informatique) emprisonne du temps. Par cette fermeture, il crée une bulle temporelle qui lui est propre et qui représente l'environnement de son évolution.

Jusqu'à présent, la vitesse de génération de complexité et d'information ne suffisait pas à compenser et à équilibrer la vitesse de désorganisation entropique. Le temps des horloges primait. Aujourd'hui, avec la puissance de l'informatique, la constitution des hyperréseaux et des mémoires de masse, la densité du temps se modifie.

Pour aider à visualiser la densification du temps, j'imagine que puissent exister des "particules de temps". A côté des photons, particules de lumière, des électrons, particules d'électricité, des gravitons, particules associées au champ de gravité, je propose (pour la réflexion) l'existence de "chronons", particules de durée. De même que la lumière est la manifestation tantôt d'une onde électromagnétique tantôt d'une particule (le photon), le temps existerait soit sous la forme d'une onde (la durée) soit d'une particule (le chronon). C'est pourquoi on ne pourrait penser et vivre le temps que sous la forme d'un flux ou d'une juxtaposition d'instants. Une sorte de principe d'exclusion du temps semblerait ainsi exister.

Un flux de chronons pourrait-il présenter des intensités différentes ?

Un réservoir d'information, je l'ai dit, est analogue à du temps potentiel. Suivant l'image proposée, il génère un flux de chronons proportionnel à la quantité et à la qualité de l'information stockée. L'intensité de ce flux est mesurée par unité de temps conventionnel, mais aujourd'hui, la production accélérée d'information accroît le flux de chronons par unité de temps. Son intensité, sa densité augmentent. Un capital-temps produit un flux de chronons proportionnel à sa masse critique. Un chronon "lourd" d'aujourd'hui vaut peut-être 1000 chronons du Moyen Age ! alors que l'on utilise toujours le même étalon de mesure universelle. Faudrait-il désormais parler d'une quantité d'information par unité de temps ou d'une quantité de temps potentiel par unité d'information créée ? De bits par seconde ou de chronons par bits ?

La mise en parallèle de temps séquentiels contribue également à densifier le temps. Ordinateurs parallèles, réseaux de neurones, fourmilière, marché, bourse et réseaux télématiques sont des multiprocesseurs qui transforment des temps séquentiels en temps parallèles. La quantité d'information disponible pour chaque personne, mesurable en bits par neurones et traitée par les prothèses du cerveau, progresse de manière exponentielle. L'intensité du temps (le flux de chronons) s'accroît. Des bulles temporelles se forment et évoluent dans leur dynamique propre. La création d'informations originales, la mise en réseau et en parallèle d'informations, leur mémorisation dans des banques de données, "courbent" l'espace-temps en produisant un bassin, un attracteur.

Le temps fractal

La création de temps potentiel peut être replacée dans le contexte des systèmes chaotique au sein desquels une multitude d'agents produisent et diffusent de l'information en parallèle. Les systèmes complexes qu'ils créent forment autant de bulles temporelles évoluant simultanément. Dans un réseau de réseaux comme Internet, chaque utilisateur densifie le temps de l'intérieur. Le cyberespace entre ainsi en expansion : l'intérêt produit par ce capital s'y réinvestit de manière cumulative. Utiliser le cyberespace revient à réinvestir de l'information dans ce capital-temps et à le valoriser. Les créateurs qui travaillent sur Internet sont rémunérés en informations à plus haute valeur ajoutée. A la différence d'un capital thermodynamique (de l'énergie) qui s'use quand on s'en sert en se transformant irréversiblement en entropie, un capital symbionomique (de l'information) se valorise à l'usage. Il produit toujours plus d'intérêts: il "irradie" des chronons.

Chaque bulle temporelle créée par un système complexe (organisme vivant, société) constitue, à mon sens, une bulle temporelle fractale. Elle est le reflet du macro et du micro. Comme toute structure fractale elle contient en germe la structure d'ensemble. Le temps symbionomique que je propose ne serait pas linéaire, mais fractal. Chaque bulle temporelle créée par un système complexe exprime des densités différentes du temps. Ces temps coexistent car leur évolution est mesurée par le même temps universel.

Ces bulles temporelles forment donc des ensembles contemporains, hiérarchiquement organisés en fonction de leur densité temporelle. C’est la création de bulles fractales nouvelles au sein de celles qui existent déjà qui correspond, à mon sens, au phénomène d'émergence. Quand leur densité temporelle forte révèle brusquement leur présence au sein de bulles à densité faible, on parle de mutation ou d'explosion. Ce qu'on appelle "révolution d'ordre technologique" (révolution industrielle, biologique ou numérique), "explosion d'un secteur sur lui-même" ou encore "mutation décisive", représente l'éclosion d'une bulle temporelle au sein de notre univers de référence. Il y a prise de conscience, soudaine et collective, de l'existence d'un système complexe en évolution accélérée. Il y a perception d'une densité plus forte du temps et de la "courbure" particulière de notre espace-temps familier par suite de la genèse d'une masse critique d'information.

C'est le cas de "l'explosion" des communications. La concentration des réseaux, des techniques informatiques et des supports multimédias densifient le temps à un point tel que l'ensemble du secteur s'autosélectionne et émerge à partir d'un fond à densité plus faible, à la manière d'un signal se distinguant d'un bruit de fond. Dans le cadre de l'origine de la vie, l'émergence d'un ensemble de molécules formant un réseau autocatalytique relève du même phénomène. Les premiers systèmes vivants se sont enfermés dans des bulles temporelles qui se sont distinguées du bruit de fond indifférencié de la "soupe primitive", et ont évolué par production interne d'autres bulles plus denses encore.

Vivre des intérêts du capital-temps

Cette approche du temps potentiel s’ouvre à de nouvelle manière de vivre le temps. D’habiter son temps.

L'évolution symbionomique produit du capital-temps générateur " d'intérêts temporels ". Cette propriété peut s'appliquer à la gestion du temps de notre vie personnelle. Nous rencontrons des difficultés à organiser notre temps. Souvent surchargés, débordés, dépassés, nous courons à sa poursuite. Chaque activité nouvelle nécessite la suppression d'une activité existante car le temps disponible n'est pas extensible. Avoir du temps devant soi est un rêve souvent irréalisable pour une grande majorité de responsables. Une des raisons en est le découpage d'un temps linéaire en séquences spécifiques : minutes, heures, jours, semaines, week-end, mois, vacances, années, périodes de formation, de vie professionnelle, de retraite… Un tel temps n'est ni compressible ni extensible. En revanche, si on adopte une gestion non linéaire de son temps, on peut générer des niches d'activités nouvelles sans obligatoirement en éliminer d'autres. Il faut pour cela investir du temps dans la création d'un capital-temps (une bibliothèque, la micro-informatique, un système de gestion de fichiers, un réseau télématique, une oeuvre artistique…), un capital qui génère des intérêts.

Un capital-temps bien valorisé et fructifié permet de vivre de ses revenus temporels grâce aux intérêts qu'il produit. On ne puise plus directement dans son capital-vie, dans son temps linéaire séquencé et synchronisé de l'extérieur par une entreprise ou la société dans laquelle on vit. L'informatique personnelle et l'accès aux réseaux télématiques constituent de puissants catalyseurs dans la création et l'entretien de son capital-temps. Ce sont des outils essentiels pour qui veut gérer son temps. Certes pour être plus "efficace" dans ses activités, mais surtout pour donner plus de sens à sa vie.

Les coévolutions planétaires qui se produisent entre la biosphère, la technosphère et l'écosphère (économique et écologique), se déroulent à des vitesses différentes, dans leurs sphères respectives de plus en plus dématérialisées et au sein de couches évolutives superposées. Il est donc indispensable de prendre en compte la variété des situations et les effets amplificateurs des divergences temporelles au sein des sociétés humaines. A l'échelle du monde, l'isolement des sociétés les plus développées dans leur bulle temporelle de haute densité pose le problème de l'exclusion. La compétition entre bulles temporelles de densités différentes conduit à l'élimination de celles dont la densité est la plus faible, ce qui se traduit par la divergence temporelle des rythmes d'évolution. Dans un monde aux ressources rares, l'appropriation accélérée par quelques uns des flux vitaux élimine progressivement les autres de la compétition. Comment partager les ressources énergétiques, alimentaires, financières, ou les connaissances dans un monde fragmenté, tout en respectant la diversité des cultures et les libertés individuelles ? Vivre dans des bulles fractales différentes revient à vivre derrière des frontières temporelles. Les densités de flux du temps sont mutuellement exclusives. Un tel partage est pourtant indispensable si l'on veut éviter les processus irréversibles de l'exclusion compétitive entre communautés, peuples et nations.

Les sociétés industrialisées commencent à se développer et à évoluer dans des bulles temporelles en sur-accélération. Il appartient aux hommes d'éviter qu'il ne crée des déséquilibres préjudiciable à l'avenir de l'humanité.





dimanche 10 février 2008

the responsive field of lattice archipelogics




Lattice Archipelogics. © Interactive Instititute


voir le model animé sur:http://smart.tii.se/smart/projects/lattice/explanation.htmllanation.html


exposition "Latent Utopias", Graz, Austriche, du 26 Oct. 2002 au 2 Mar. 2003.

cette installation créée par Servo et SmartStudio est un espace interactif: les visiteurs sont aussi acteurs du scénario spatial. les modules "sensitifs" réagissent au déplacement et à la proximité des gens. La stimulation de "sensors" digitaux placés dans les modules entraine une réponse sous forme de lumières et de son.
L'usager a donc un pouvoir invisible sur son environnement, il se trouve en relation directe avec le lieu.

"Our physical environments are increasingly turning into hybrids of build matter and digital effects, creating ephemeral organisations of mixed realities occurring at and beyond their geographic location. Most of the underlying technologies are modular and standardised (IP networks, graphic formats, mobile technologies, etc..), yet the scenarios and effects played out on those organisations can be highly differentiated. (...)One of the major questions is how to establish a cognitive link between the ubiquitous and ambient digital organisations, and the individual occupying them."





vendredi 8 février 2008

Pripiat



Pripiat, Photographiée par Yann Arthus Bertrand. http://www.yannarthusbertrand.com

ville proche de Tchernobyl, abandonnée après l'explosion. L'évacuation de toute la population s'est faite en 30 heure. Ville morte, dépeuplée mais intacte. Ruine?

La ville existe toujours véritable ville pétrifiée. Témoin de ce qu'était cette ville. Impécable réplique. Ville fantôme inanimée. Seule la nature continue à l'altérer.

Autoroute

"espace " a temporel" de l'autoroute. L'autoroute cultive les apparences d'un système maîtrisé, lisse et évacué des traces du temps. Les ruines par exemple, n'existent pas sur l'autoroute. Elle crée de l'anonymat et de l'informe" Gilles Delalex

L'envers des villes

http://www.ville-en-mouvement.com/ameriquelatine/telechargements/presentation_221106.pdf

Autoconstruction

bloc tan pa ( cambodge) vill informelle sur les toits
Jerome Solari quartier de Bangu rio de janeiro : transformations autoconstruites par les habitants
Pablo GEORGIEFF bresil et colombie : comment les populations investissent les squelettes, les ossatures d'immeubles.

L'envers des villes

Substitution

"L'architecture contemporaine ne vise pas l'éternité, mais le présent: un présent, toutefois indépassable. Elle ne prétend pas à l'éternité d'un rêve de pierre, mais à un présent indéfiniment "substituable". La durée de vie normale d'un immeuble peut être aujourd'hui estimée, calculée ( comme celle d'une voiture) , mais il est normalement prévu que, le moment venu, un autre s'y substitue..."
Marc Augé, Le temps en ruines

"La ville actuelle, c'est ainsi l'éternel présent: des immeubles substituables les uns aux autres et des évènements architecturaux " des singularités", qui sont aussi des évènements artistiques conçus pour attirer les visiteurs du monde entier"
Marc Augé, Le temps en ruines

" aujourd'hui les bâtiments ne sont pas fait pour vieillir, accordés en cela à la logique de l'évidence, de l'eternel présent et du trop plein"
M. Augé Le temps en ruines

Surmodernité

"La surmodernité, ce serait l'effet combiné d'une accélération de l'histoire, d'un retrecissement de l'espace et d'une individualisation des espaces."
Marc Augé Le temps en ruines

mardi 5 février 2008

responsiveness



Dennis Crompton, Computer city (1964)
collection Centre Georges Pompidou (photo JC Planchet)


Computer City est l'utopie de la ville réactive, elle invent l'idée de "responsiveness" en architecture. Propose une structure contrôlée par ordinateur, permettant de répondre instantanément , à des actions, des besoins.
La structure réagis à des stimulations

Botox



…parce que l’on préfère un visage qui raconte quelque chose… Une ville qui nous ressemble

The Chemical Brothers - Star Guitar

The Chemical Brothers - Star Guitar
Vidéo envoyée par Shmilblix


clip de Michel Gondry

lundi 4 février 2008

Temporary Autonomous Zone : TAZ

"La TAZ (Temporary Autonomous Zone), ou Zone Autonome Temporaire, ne se définit pas. Des "Utopies pirates" du XVIIIe au réseau planétaire du XXIe siècle, elle se manifeste à qui sait la voir, "apparaissant-disparaissant" pour mieux échapper aux Arpenteurs de l'Etat. Elle occupe provisoirement un territoire, dans l'espace, le temps ou l'imaginaire, et se dissout dès lors qu'il est répertorié."
"Elle est une "insurrection" hors le Temps et l'Histoire, une tactique de la disparition."





image provenant de http://martinmgraham.com/photos.htm

"123 Sully" Flash mob au Louvre.Apparition puis disparition d'un foule en quelques minutes. La flash mob en créant des "soulèvements" manifeste dans l'instant son existence.

Le livre TAZ (Temporary Autonomous Zone) de Hakim Bey nous conte l'émergence de ces phénomènes.
C'est l'importance de l'évènment, le besoin créer de l'inattendu qui en ressort.

"Si l'Histoire EST le «Temps», comme elle le prétend, alors le soulèvement est un moment qui surgit de et en dehors du Temps, et viole la «loi» de l'Histoire."

"L'Histoire dit que la Révolution atteint la «permanence», ou tout au moins une durée, alors que le soulèvement est «temporaire». Dans ce sens, le soulèvement est comme une «expérience maximale», en opposition avec le standard de la conscience ou de l'expérience «ordinaire». Les soulèvements, comme les festivals, ne peuvent être quotidiens - sans quoi ils ne seraient pas «non ordinaires». Mais de tels moments donnent forme et sens à la totalité d'une vie. Le chaman revient - on ne peut rester sur le toit éternellement - mais les choses ont changé, des mouvements ou des intégrations ont eu lieu - une différence s'est faite."


" La deuxième force motrice de la TAZ provient d'un développement historique que j'appelle la «fermeture de la carte»."
"Mais si la carte est fermée, la zone autonome reste ouverte. Métaphoriquement, elle émerge de la dimension fractale invisible pour la cartographie du Contrôle."
La TAZ s'insère dans l'instant, là ou le contrôle n'a pas la place d'exister, puis disparait. Elle s'immisce dans les failles du temps pour manifester son existence. On peut la percevoir comme un acte gratuit existentialiste. C'est avant tout la manifestation d'un besoin d'agir, d'ébranler l'ordre des choses. A la fois dans notre monde et en dehors, la foule anonyme peut d'exprimer car elle "prend d'assaut" un lieu, à la manière d'un rêve.
"La «machine de guerre nomade» conquiert sans être remarquée et se déplace avant qu'on puisse en tracer la carte. En ce qui concerne l'avenir, seul l'autonome peut planifier, organiser, créer l'autonomie. C'est une opération de bootstrap. La première étape est une sorte de satori - prendre conscience que la TAZ commence par le simple acte d'en prendre conscience."

"Aujourd’hui vitesse et fétichisme de la marchandise crée une fausse unité tyrannique: baisse de l’individualité et de la diversité culturelle pour qu»un endroit en vaille un autre»: «création gitans, voyageurs psychiques poussées par le désir et la curiosité, des errants à la loyauté superficielle, détachés de tout temps et tout lieu, à la recherche de la diversité et l’aventure».
La TAZ c'est la recherche de l'evènement , de la sortie d'un quotidien. " Il faut qu'il se passe quelque chose"

rytmes de la matière

Le temps de la matière :

C’est un temps long lié au cycle de transformation de la matière. On le perçoit en observant la dégradation des matériaux d’un lieu : peinture qui s’écaille, béton fissuré, métal rouillé...

Chaque matière a son propre rythme qui "incarne le sens et la mémoire de son histoire." (Stéphane Gruet)
Et si ces cycles étaient intégré dans la conception de l'espace comme des organes ayant une durée de vie propre?
ils représentent une partie de l'emploi du temps du lieu:
Le matériau qui constitue un élément architectural possède des propriétés précises quant à son processus d'évolution qui influent sur la "durée de vie" de l'élément.


Temps superposés – Temps fractal

"- Notre société contemporaine nous plonge dans une nouvelle perception du temps. Dans le chaos et l’incertitude, il semble de plus en plus difficile de discerner un temps linéaire (1 cause-1 conséquence) ou un temps cyclique, celui de la nature et de l’agriculture du Moyen Age où les événements se répètent indéfiniment (années, saisons, jours, nuit).

- J’isolerai cette notion de temps superposés. Tu parles de temps cyclique ou linéaire, cela amène aux conceptions du temps chez les différents peuples et on observe une conception plutôt linéaire en occident (avec un début et une fin pour les chrétiens) et cyclique en Inde et en Asie…
Chez les grecs, le temps en temps que chronos adjoint deux notions : l’Aion et le Kairos. Le Kairos définit le moment opportun, l’instant de l’action. L’Aion est le temps éternel de la prospérité. Il s’agit un temps long entrecoupé par des événements.
En orient, avec le Brahmanisme et l’Indouisme on croit en la succession d’un même temps : une même durée cosmique. Ce que l’on note avec l’idée de réincarnation par exemple chez les bouddhistes. Ainsi chaque peuple possède sa propre notion du temps.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que tout le monde est mêlé dans un même temps, très complexe : le temps n’est ni cyclique, ni linaire mais « fractal ».
Une infinité de temporalités se croisent, ont une incidence les une sur les autres, de l’hors temps d’Internet ou temps de l’action synchrone au temps long de l’Histoire ou éternel de certaines religions. Tous ces temps influent les uns sur les autres. Nous sommes dans une ère de temps complexe, qui nous pousse à perdre nos repères et fait jaillir l’inquiétude.

- Car la ville d’aujourd’hui nous inscrit dans des temporalités diffuses et superposées. Plusieurs temps cohabitent et malheureusement nous n’avons pas les moyens (ou le temps) de les « habiter » tous. Nous nous retrouvons souvent enfermés dans un seule bulle de temps, celle par exemple de notre travail avec les horaires de bureaux, de transports en communs… D’où l’expression bien connue « métro, boulot, dodo ».
Et si par hasard nous rencontrons un autre rythme, même de façon très éphémère, nous respirons, nous devenons presque plus légers.


Quels types de temps peut-on croiser dans la ville ?
Quels espaces nous aident à habiter différents temps ?



TAZ

Bruce stierling : Roman futur proche: hypothèse
"le declein des systèmes politiques génèrera une prolifération décentralisée des modes de vie expérimentaux"p8

iles pirates/zones autonomes. Créationde réseaux, système d'information.

croire en la possibilité" d'enclaves libres" ne pas dire" je ne serai pas libre tant que tous les humains( ou toute créature sensible)ne seront pas libres" p 9

P11 " si l'histoire est le "temps", comme elle le prétend, alors le soulèvement est un moment qui surgit de et en dehors du temps, et viole la "loi" de l'histoire. Si l'histoire est le "temps" comme il le prétend, alors l'insurrection est le moment in terdit, la négation impardonable de la dialectique. Grimper au mat pour sortir par le trou du toit, une manoeuvre de chaman qui s'execute selon un "angle impossible" dasn notre univers."

p12 " l'histoire dit que la révolution atteint la "permanence", ou tout au moins une durée, alorsque le soulèvement est "temporaire".
soulèvement=expéreince maximale diff du standard de la conscience et de l'expérience " ordinaire".

Les soulèvements comme les festivals ne peuvent être quotidiens, sans quoi ils ne seraient pas "non-ordinaires"

rêve anarchiste de la "zone autonome qui dure"

TAZ: "opération de guerilla qui libère une zone ( de terrain, de temps, d'imagination), puis se dissout, avant que l'Etat ne l'écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l'espace" p14

TAZ: invisibilité: dès qu'elle est nommée, doit disparaitre. Laisse une coquille vide

Soulèvement différent de révolution
" fermeture de la carte"
dernière parcelle de terre n'appartenant à aucun état absorbée en 1899 p 16
Carte fermée mais zone autonome ouverte

p18 1.Antropologie naturelle de la taz contre la famille nucléaire: la bande
2. TAZ en tant que festival
3. Concept de nomadisme psychique ou " cosmopolitisme sans racine"

p24 : Aujourd'hui vitesse et fetichisme de la marchandise crée une fausse unité tyrannique: baisse de l'individualité et de la diversité culturelle pour qu"un endroit en valle un autre": "créationde gitants, voyageurs psychiques poussées par le désir et la curiosité, des errants à la loyauté superficielle, détachés de tout temps et tou lieu, à la recherche de la divesité et l'aventure"

P25 "nomadisme psychioque en tant que tactique déplace le paradoxe d'un mode passif à un mode actif, même violent.

Carte à l'echelle 1:1 de limitation de l'esthétique, des valeurs; carte du net et du contre net ac flux et logistiques clandestines

Le net et le wab p 26
net : totalité des transferts d'info et de communicatiuon contenant:
web : structure d'échange d'info horizontale et ouverte, le réseau non hiérarchique
Contre net : usage clandestin, illégal et rebelle du web.
" le web offre un support logistique à la TAZ mais lui permet également d'exister" p 28

TAZ sur le web: infinité de temps et d'espaces compactés.
p30 : la TAZ veut éviter la médiation. Elle expérimente son existence dans l'immédiat.

P39 la TAZ ne se soucie guère du "a été" ou du "sera" . Elle s'interesse au résultat

Temps

"Le temps est un concept développé pour représenter la variation du monde: L'univers n'est jamais figé, les éléments qui le composent bougent, se transforment et evoluent pour l'observateur qu'est l'homme. Si on considère l'univers comme système dans son ensemble, l'observateur trouve qu'il a plusieurs état. Ces états passés, présents, futurs, et leur mesure concourent à donner un concept de temps"
Définition wikipédia

Ce qui nous interesse alors c'est d'observer ces variations sur la ville sur une architecture. Savoir qu'elles ne sont pas figées, qu'il s'y passe toujours quelque chose, que le temps les transforment les fait vivre. Si elles sont immobiles c'est que la vie ne les pénètre pas... alors elles ne nous touchent pas.. Nous obresvons comment la ville à travers ses variations, ses fragilités, sa capacité à resister est unmilieu de vie qui doit avant tout nous plaire, nous interroger, nous interpeler...

intro?

Dans une foret il y a ce qui dure, qui traverse les siècles: La roche, les arbres... les feuilles qui naissent et disparaissent chaque année, les fleurs, les branches qui tombent, que l'on peut utiliser pour s'abriter, se chauffer. Tous ces rythmes différents se croisent, s'accordent.
Pourquoi pas concevoir la ville comme une pièce musicale? Chaque élément possédant un rythme différent,chaque élément participant à une harmonie globale. Cela veut dire que nous n'interdisons rien: La ville a besoin de solide, de monuments perennes qui rassurent et assurent sa stabilité mais la ville espère aussi la fragilité, pour être plus tendre à l'homme. Penser la ville, ou une architecture, devrait être penser ces différents rythmes.
En observant Paris, on comprend tout de suite le choix de la perennité et c'est ce qui en fait sa principale valeur, mais le rythme du vécu y est à peine perceptible. Exprimé seulement par les chantiers, les échaffaudages qui témoignent d'un moment de changement, d'un présent en action, perceptible aux terrasses de café...
Au coeur de ce patrimoine les nouvelles constructions ne savent plus vieillir, garder leur caractère jusqu'à une mort proche ou lointaine. Comment les architectes doivent-ils penser le devenir de leurs oeuvres. La durée de vie doit-elle être un choix, une decision maitrisée?


samedi 2 février 2008

Superstudio

Superstudio, Gli atti fondamentali, 1971-1972
"Vita Superficie, Happy Island"

Superstudio, Gli atti fondamentali, 1971-1972
"Vita Superficie, pulizie di primavera"
(Nettoyage de printemps)

Avec la "supersurface" de SuperStudio, la forme n'existe plus... Le temps se s'imprime plus l'environnement, tout est "unique aventure de l'expérience humaine".
C'est l'utopie d'un milieu de l'instant présent.
L'architecture n'existe plus. L'instant dans un milieu c'est supprimer la ville?

Art poétique


De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

O qui dira les torts de la Rime !
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine, Jadis et naguère (1884)

vendredi 1 février 2008

Rainer Maria Rilke

L'Attente

C'est la vie au ralenti,
c'est le cœur à rebours,
c'est une espérance et demie:
trop et trop peu à son tour.

C'est le train qui s'arrête en plein
chemin sans nulle station
et on entend le grillon
et on contemple en vain

penché à la portière,
d'un vent que l'on sent, agités
les prés fleuris, les prés
que l'arrêt rend imaginaires.

(1926)Rainer Maria Rilke Journaux de jeunesse

jeudi 31 janvier 2008

Le mois de la science fiction à l'ENS


Trois petites conférences sur le temps dans la science fiction, organisées dans le cadre du mois de la science fiction en mai 2006 à Normale Sup.
C'est plutôt intéressant voire carément intéressant parfois, et je ne suis pas sûr qu'il faille connaître tant que ça de références de toutes façons:

http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=1231 --> Aberrations temporelles dans la littérature de science-fiction (ne pas trop rigoler à l'accent quebequois)

http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=1285 --> Temps désaccordés et mondes clignotants

http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=1282 --> Sur quelques paradoxes temporels (le tout est de se demander si l'éventualité d'une machine à voyager dans le temps à n'importe quelle époque, ne nous aurait pas déjà permis de rencontrer un homme du futur ???...)